SURPRENANT PAYS
Nous avons enfin quitté l’Inde dans l’espoir de trouver une certaine tranquilité
mais ce ne fût pas le cas.
Nous avons quitté l’Inde par la frontière de Benapole ouvrant sur Jessore.
Le passage d’un pays à l’autre c’est fait sans encombre le 27 mai 2009. Au Ban-
gladesh les douaniers sont tout habillés de blanc, très gentils mais surpris de nous
voir passer la frontière ici. Pour faire les formalités nous ne savons pas qui est
qui puisqu’il y a autant de civils que de mecs en uniformes qui officient mais
on ne se pose pas de questions du moment où tout est fait comme il faut.
Dans le pays la majorité des gens sont musulmans mais le pays à l’air assez
ouvert et libre car nous croisons des femmes toutes vétues de noires avec pour
certaines le visage caché sous une mousseline noire, des femmes vétues de saris
colorés avec le pan qui passe sur l’épaule remonté sur la tête mais comme on voit
aussi en Inde, d’autres portent les mêmes tenues que nous avons acheté en Inde
ce qui fait que nous ne choquons pas en nous promenant. Les hommes portent
souvent leur petit chapeau blanc sur le dessus de la tête et de grandes tuniques ou
des longuis vous savez ce sont ces grandes jupes faites d’étoffe en coton.
Ils portent aussi des vêtements tout à fait classiques comme en Europe seule
une chose change ce sont les chaussures qui sont souvent des tongues. Pour les
pompes fermées ce sont souvent les hommes de bureaux qui les portent.
En passant la frontière comme je le dis plus haut nous pensions trouver un
peu de calme après l’Inde et bien pas du tout c’est tout à fait le contraire.
Les gens ici sont d’une extrême gentillesse mais leu curiosité est aussi grande
ce qui en résulte que dès que nous nous arrêtons il y a tout de suite un
attroupement qui se forme et cela irait même jusqu’à vous coller au camion
si vous êtes dehors. Tout cela sans méchanceté du tout et d’ailleurs si on
leur fait la remarque ils vont reculer mais pas pour longtemps.
A notre entrée dans le pays nous prenons directement la direction du sud
pour aller vers les Sundarbans mais les bengladeshis nous conseillent de ne pas
y aller car le cyclone Aïla est passé hier et le spectacle n’est pas très
« touristique ».
Trouver un bivouac n’est pas chose facile car dans ce très beau paysage
il y a de l’eau de partout et l’on ne peut pas s’égarer d’une roue. Dans le sud ouest
tout est inondé et les parcelles sont soit des rizières soit des bassins pour élever
les crevettes. C’est impressionnant toutes les caisses en polystyrène que l’on peut
voir et qui servent pour le transport de ces bestioles dont les européens raffolent
et que les bangladeshis exportent à tour de bras.
Lors de notre tour dans le nord du sud ouest nous allons bien évidemment
à Bagherat qui est le berceau de la religion musulmane dans le pays puisque Khan
Jahan Ali arriva dans la ville au milieu du 15è siècle et nettoya la jungle il mit
en place tout un plan d’urbanisation pour l’époque avec construction de
mosquées, ponts, pavage des routes que l’on peut toujours voir à l’heure
actuelle et que les gens entretiennent. on dit même qu’il a distribué de l’eau douce dans un lieu où l’eau salée domine.
Il y a plusieurs mosquées dans la jungle autours de la plus célèbre Shait
Gumbad Mosque. Nous allons voir à quoi elles ressemblent. En fait elles sont
faites de briques rouges comme leur grande soeur et tout à fait privé d’appârats.
Quand on a vu Samarcande et ses mosquées toutes couvertes de céramiques
bleues cela fait la même impression de dépouillement que la visite d’une
église romane après la Cathédrale de Reims.
Dans la jungle il y a plein de petits villages dont les maisons sont cachés der-
rière des palissades de bambous. Les gens sont très surpris de nous voir et les
femmes ont le sourire collé au visage tout comme les enfants. Je ne sais pas s’ils
ont beaucoup pour vivre mais ici pas de mendicité seulement une extraordinaire joie de vivre.
Une fois quitté le coin c’est direction la capitale Dhaka où nous devons
demander une extension de notre carnet de passage en douanes puisqu’avec
toutes ces histoires de ne pas pouvoir traverser le Myanmar nous avons encore
besoin d’un carnet valable. En effet en passant par la Birmanie nous n’avions
pas besoin de ce document avant quelques mois puisque les pays que nous
aurions du traverser n’en demandent pas.
Pour ce qui est de notre séjour à la capitale cela fera l’objet d’un autre récit
dans quelques jours.